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La Suisse accueille l'Europe, 17 ans après

01.07.2025 06h00

La Suisse accueille l'Europe, 17 ans après

Alisha Lehmann et ses équipières espèrent faire vibrer tout un pays

Photo: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

Après 2008, la Suisse organise pour la deuxième fois un championnat d'Europe de football.

L'équipe de la sélectionneuse suédoise Pia Sundhage espère réussir ce que les hommes n'ont pas pu faire il y a 17 ans, à savoir passer l'obstacle de la phase de groupes.

L'été 2008 devait être un été de football endiablé. La jeune équipe de Suisse s'était illustrée deux ans plus tôt lors de la Coupe du monde en Allemagne. Mais la sélection de 'Köbi' Kuhn n'a pas su profiter de l'avantage de jouer à domicile et a été éliminée au 1er tour après deux défaites et une victoire, terminant dernière de son groupe derrière le Portugal, la Turquie et la République tchèque.

Malgré ce mauvais résultat final, ces matches sont restés dans les mémoires. Surtout celui d'ouverture avec le drame vécu par le capitaine Alex Frei, blessé très tôt face aux Tchèques. La victoire 2-0 contre le Portugal, déjà qualifié pour les quarts, dans un dernier match certes sans enjeu avait apaisé les esprits.

Tous les projecteurs

Dix-sept ans plus tard, la Suisse remet le couvert. Cette fois, elle ne doit pas partager la scène avec un co-organisateur (l'Autriche en 2008). Tous les projecteurs seront bien braqués sur elle du 2 au 27 juillet pour ce 14e Euro dames.

Trente et un matchs seront disputés pour désigner le successeur de l'Angleterre, sacrée pour la première fois à domicile il y a trois ans, comme les Néerlandaises en 2017 d'ailleurs. Un bon présage pour la Suisse, si ce n'est que les Suissesses ont été éliminées dès le 1er tour lors de leurs deux précédentes participations (2017, 2022).

A cela s'ajoutent les mauvais résultats en Ligue des nations. Mais après huit matches sans victoire - puis un humiliant 7-1 subi face à des juniors lucernois que l'ASF aurait bien voulu cacher -, la troupe de Pia Sundhage a tout de même fêté un succès 4-1 contre la République tchèque lors de son dernier test.

Ceux qui misent sur un titre suisse empocheront très gros en cas de succès. Le pays-hôte est classé en milieu de tableau par les bookmakers, derrière la Norvège, mais devant l'Islande et la Finlande. Par conséquent, les parieurs voient bien la Suisse atteindre la phase à élimination directe.

Une place en quarts de finale n'aurait évidemment rien d'un exploit, malgré les résultats décevants et la relégation en Ligue des nations. Mais les mauvaises performances face la Norvège et à l'Islande, que la Suisse retrouve donc à l'Euro, n'incitent guère à l'optimisme.

Parallèles avec 2008

Le match d'ouverture contre la Norvège revêt forcément une importance toute particulière, d'autant plus à domicile. Un départ réussi pourrait déclencher la vague d'euphorie que les hommes n'avaient pas réussi à provoquer il y a 17 ans avec cette défaite 1-0 contre les Tchèques.

Comme en 2008, le Parc Saint-Jacques accueillera ce match d'ouverture - au total, huit stades accueilleront les parties. Comme en 2008, il est fort possible que l'Espagne triomphe. Les championnes du monde en titre possèdent l'effectif le plus complet, tant en qualité qu'en diversité. L'Angleterre, l'Allemagne et la France font également partie du cercle des favoris.

Records de spectateurs

L'enjeu de cet Euro se situe toutefois au-delà du résultat sportif. Rendre le football féminin encore plus visible et attirer l'attention sur lui, c'est ce que les organisateurs, mais aussi les joueuses, attendent de la phase finale. Avant le tournoi du moins, l'euphorie est grande en Suisse.

De nouveaux magazines ont été lancés, des maillots de supporters ont été produits, des records de spectateurs ont été enregistrés dans la Women's Super League. Plus de 570'000 billets ont déjà été vendus sur un total de 673'000. Le record de 575'000 spectateurs, établi lors du dernier tournoi en Angleterre, devrait donc tomber malgré une capacité d'accueil nettement plus faible.

Des primes à la hausse

Malgré des stades qui devraient être pleins à craquer, l'UEFA s'attend toutefois à un gros déficit. Comme l'a annoncé Nadine Kessler, directrice du football féminin de l'UEFA, à Nyon peu avant le début du tournoi, une perte nette de 20 à 25 millions d'euros est prévue.

Cela s'explique principalement par le montant plus généreux des primes, qui s'élèvent à 41 millions d'euros pour les nations et les joueuses participantes. Contre 16 millions en 2022, et la moitié en 2017. Les équipes recevront chacune 1,8 million d'euros comme prime de départ. Si l'une d'elles remporte tous ses matches et le titre, les gagnantes recevront au total 5,1 millions d'euros.

'Nous investissons davantage, même si nous ne gagnons pas d'argent avec le championnat d'Europe, parce que c'est tout simplement la bonne chose à faire', a souligné Nadine Kessler.

/ATS