Sous-munitions: avancées en 2024 mais toujours 4 Etats utilisateurs
Les responsables de l'Observatoire des armes à sous-munitions demandent aux Etats de protéger les instruments internationaux contre cet armement (archives).
Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFIDavantage de restes de sous-munitions ont été détruits l'année dernière que dans chacune des cinq années précédentes, nettoyant plus de 100 km2. Mais quatre Etats utilisent toujours cet armement, a déploré un rapport publié lundi à Genève.
La Lituanie s'est récemment retirée de la Convention d'interdiction de ces armes, le premier départ d'un traité sur le désarmement humanitaire, déplore l'Observatoire des armes à sous-munitions. Il y a quelques jours, le Vanuatu a toutefois refait passer le nombre d'Etats partie à 112.
Le retrait lituanien provoque 'des conséquences catastrophiques' pour le droit international protégeant les civils, a déploré la directrice de la Coalition contre les armes à sous-munitions, Tamar Gabelnick. Un impact a été observé sur la convention contre les mines dont plusieurs Etats baltes et la Finlande se sont retirés ou ont annoncé leur souhait de le faire, selon elle. La coalition demande à la communauté internationale de continuer à oeuvrer pour que les normes internationales soient honorées.
Aucun des pays utilisateurs, que ce soit la Birmanie, la Syrie, la Russie ou l'Ukraine ne figure toutefois parmi les Etats partie. La voie 'est longue' avant d'atteindre un monde sans armes à sous-munitions, a déploré un responsable du rapport.
1,5 million d'armes détruites
Plus de 1200 civils ont été tués par ces engins en Ukraine depuis le début de la guerre. Les Etats-Unis ont eux transféré au moins sept armes dans ce pays entre octobre 2023 et juillet 2024, dont certaines auraient transité par l'Allemagne, Etat partie à la convention. En Syrie, l'utilisation semble s'être arrêtée depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, ajoute le rapport.
Aucun Etat partie n'a jamais utilisé, acquis ou acheminé de sous-munitions après avoir ratifié la convention d'interdiction, insiste encore le rapport. Tous ont même détruit leurs stocks, soit 1,5 million d'armes rassemblant environ 179 millions de ces composantes.
Autre problème selon le rapport, l'aide aux victimes reste elle insuffisante, malgré quelques avancées dans certains Etats. L'accès aux soins ou à un soutien n'est pas encore satisfaisant, ajoute aussi celui-ci.
/ATS