CHI de Genève: Jérôme Voutaz veut briller en attelage
Jérôme Voutaz, passionné d'attelage
Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFIJérôme Voutaz est un visage bien connu des amateurs du CHI de Genève, mais moins du grand public. Le meneur de Sembrancher fait pourtant figure d'exception dans le petit monde de l'attelage.
Le Valaisan de 46 ans est la référence suisse en matière d'attelage à quatre chevaux. Contrairement à la plupart de ses adversaires sur la scène internationale, il ne se consacre à sa passion que sur son temps libre, mais cela ne l'empêche pas de figurer parmi les dix meilleurs meneurs du monde.
Mécanicien de formation, devenu directeur d'un garage à Martigny, Jérôme Voutaz s'entraîne le soir et les week-ends. Ses 40 jours de vacances annuels sont entièrement dédiés à son sport, qu'il pratique avec sa compagne et groom Nicole, présente avec lui sur son char.
Le 'caractère en or' des 'FM'
Devenu l'un des 'chouchous' du public de Palexpo, il sera une fois de plus de la partie au Concours hippique international (CHI) de Genève (10-14 décembre). Avec pour objectif de faire briller une fois de plus ses chevaux, lui qui est l'un des rares à mener des franches-montagnes, la seule race chevaline suisse.
'Ils ont un caractère en or, plus facile que celui des Jurassiens', plaisante Jérôme Voutaz, qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse du CHI mardi à Genève. 'Ces chevaux ont une grande capacité à pardonner nos erreurs et à progresser', apprécie le Bagnard.
Ce dernier prend part depuis plusieurs années au circuit hivernal de la Coupe du monde. Depuis 2014, il est monté à 20 reprises sur le podium, dont deux fois au bout du Léman. 'C'est toujours un truc de fou d'entrer sur cette piste, de traverser le rideau', témoigne le Valaisan, qui ne peut retenir une larme au moment de partager ses souvenirs à Palexpo.
A l'entendre, l'enfant de Sembrancher a toujours voulu faire de l'attelage, cette discipline équestre si singulière. 'La première qui n'a pas compris, c'était ma compagne (réd: une cavalière de concours complet). Elle me prenait pour un sauvage avec mon char tiré par quatre chevaux. D'ailleurs, elle ne m'a pas cru quand je disais que chaque cheval réagissait avec ses oreilles quand je l'appelais par son nom', raconte le septuple champion de suisse.
Un Valaisan entre deux as
L'homme est passionné, et sa crainte de décevoir son fan club, une nouvelle fois attendu nombreux à Genève, est sincère. Mais il semble s'être mis en confiance en prenant la deuxième place de l'étape de Stuttgart mi-novembre, derrière le maître de la discipline, Boyd Exell.
L'Australien se partage les grands titres de la discipline avec le Néerlandais Bram Chardon depuis quelque temps. 'Et au milieu, on retrouve parfois un Valaisan', s'amuse Alban Poudret, le directeur sportif du CHI, qui avait lancé Jérôme Voutaz sur la piste de Palexpo en 2014.
Les deux dominateurs du circuit ont tendance à s'éviter, car les meneurs ne doivent participer qu'à quatre des huit étapes de Coupe du monde pour atteindre la finale. Ils se feront tout de même face une fois de plus à Genève, où Exell avait repris sa couronne l'an dernier après l'avoir cédée pendant trois années à Chardon.
Jérôme Voutaz s'est déjà classé à deux reprises troisième de l'épreuve genevoise, en 2021 et en 2024. Il est bien conscient que son statut particulier lui donne toujours une longueur de retard sur les deux as de l'attelage. 'Les autres sont meilleurs, car ils peuvent s'entraîner plus, tout simplement', souligne le Valaisan, qui rêve toutefois de gagner une première fois devant 'son' public.
/ATS