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Messagerie Signal: Pete Hegseth a mis l'armée américaine en danger

04.12.2025 17h47

Messagerie Signal: Pete Hegseth a mis l'armée américaine en danger

L’utilisation de Signal par Hegseth aurait exposé le personnel à des risques (archives).

Photo: KEYSTONE/AP/Julia Demaree Nikhinson

Un organe indépendant au sein du Pentagone a estimé, dans un rapport rendu public jeudi, que le ministre américain de la Défense Pete Hegseth avait mis ses propres troupes en danger en utilisant l'application de messagerie Signal pour discuter de frappes au Yémen.

Les Etats-Unis ont mené une campagne militaire début 2025 contre les rebelles houthis au nom de la protection de la liberté de navigation et du commerce international transitant par la mer Rouge.

L'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, avait été écarté début mai, après les révélations d'un journaliste du magazine The Atlantic, ajouté par mégarde à un groupe de discussions sur Signal portant sur ces frappes.

La conversation contenait des messages dans lesquels Pete Hegseth dévoile l'heure des frappes quelques heures avant qu'elles n'aient lieu mais aussi des informations sur les équipements militaires employés.

Réseau non sécurisé

'L'utilisation d'un téléphone portable personnel pour gérer des affaires officielles et envoyer des informations non-publiques du ministère de la Défense via Signal fait encourir le risque de compromettre des informations sensibles, ce qui pourrait nuire au personnel du ministère de la Défense et aux objectifs de mission', écrit l'Inspection générale du ministère dans son rapport.

'Le ministre a envoyé des informations non-publiques du ministère de la Défense détaillant la quantité et les horaires de frappe des avions américains avec pilote au-dessus d'un territoire hostile via un réseau non approuvé et non sécurisé', relève encore le texte.

Sur la sellette

Les conclusions de l'enquête constituent 'une exonération TOTALE' du ministre, a cependant écrit mercredi soir son porte-parole sur X, à la suite de la fuite dans la presse de ce rapport.

Il 'démontre ce que nous savions depuis le début: aucune information classée secret n'a été partagée', a ajouté Sean Parnell, assurant que 'l'affaire est close.'

Ces révélations surviennent au moment où le chef du Pentagone est déjà dans la tourmente médiatique, en raison de frappes menées par l'armée américaine dans le Pacifique mais surtout les Caraïbes, dans le cadre d'une campagne dite de lutte contre le narcotrafic, sans que des preuves n'aient été fournies sur des liens entre les bateaux visés et les cartels de drogue.

/ATS