Coupe du monde: Michelle Gisin mise tout sur la vitesse
Michelle Gisin se concentre désormais sur la descente et le super-G (archives).
Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTTElle a longtemps été l'exemple même de la skieuse polyvalente. Désormais, Michelle Gisin tourne le dos aux disciplines techniques et veut relancer sa carrière en misant sur la vitesse.
Un début de saison à la mi-décembre: quiconque aurait prédit cela à la skieuse d'Engelberg se serait fait rire au nez. Les géants d'ouverture de Sölden fin octobre et les slaloms de Levi en novembre ont toujours fait partie de son programme. Mais depuis qu'elle a annoncé en janvier dernier qu'elle ne disputerait plus de slaloms, elle a aussi renoncé - du moins temporairement - au géant.
'Prendre le départ avec le dossard 60 ou 70 ne sert à rien', expliquait-elle début octobre lors du Media Day de Swiss-Ski. Gisin est en effet sortie des trente premières de la liste de départ de la Coupe du monde à la fin de la dernière saison. Ses chances de bons résultats dans la discipline de base s'annonçaient donc faibles.
'C'était devenu un peu trop'
Elle qui est montée sur un podium de Coupe du monde dans les quatre disciplines et qui, des années durant, a couru toutes les courses du calendrier, se tourne maintenant vers les disciplines de vitesse. Une voie souvent empruntée avec l'âge dans le ski alpin, mais qui, pour Gisin, a été le résultat d'un long processus.
'Les neuf dernières années ont été très intenses. Volontairement. Je suis fière d'avoir disputé quatre disciplines à ce niveau. Mais au bout d'un moment, ça ne fonctionnait plus. C'était devenu un peu trop', raconte-t-elle.
La saison passée, elle n'a terminé dans le top 10 qu'à trois reprises: deux fois à Beaver Creek et une fois à La Thuile - toujours en vitesse. En technique, elle n'a fini qu'une seule fois dans les vingt premières, lors du slalom de Killington.
Faute de résultats, elle a perdu son statut en équipe de Suisse et a été rétrogradée dans le cadre A. Mais cela ne change rien à son engagement: 'Ma passion pour le ski est intacte', assure la double championne olympique du combiné alpin.
Les JO comme ancrage
L'été a été radicalement différent pour Michelle Gisin, désormais plus détendue. 'Faire toute la préparation de façon ciblée et sereine, c'était un nouveau monde pour moi', explique-t-elle. Elle a pu avancer 'étape après étape', sans se sentir sous pression.
'Ça aide vraiment. Je me suis sentie tellement bien, je n'avais rien à forcer, aucun pourcentage à aller chercher.' À l'entendre, son choix de réduire son programme à deux disciplines ressemble à une libération.
Elle vise un objectif majeur cette saison: les Jeux olympiques 2026 (6-22 février). Après avoir obtenu deux médailles d'or en Corée du Sud (Pyonchgang 2018) et en Chine (Pékin 2022), courir à Cortina d'Ampezzo, c'est presque courir à domicile. S'ajoute aussi le lien qu'elle entretient avec l'Italie via son fiancé, Luca De Aliprandini, lui aussi skieur de Coupe du monde.
Cet objectif l'a aidée à tenir dans les moments difficiles. 'J'avais peur de deux choses la saison dernière. Me blesser ou me retrouver en février prochain assise chez moi en me disant: +Tu aurais dû t'accrocher.+ Je suis reconnaissante et fière de l'avoir fait.'
De bons souvenirs à St-Moritz
Avant les JO, de nombreuses courses de Coupe du monde sont au programme. A Saint-Moritz, les descentes de vendredi et samedi, ainsi que le super-G de dimanche marqueront le début de la saison des spécialistes de vitesse du Cirque blanc, dont fait désormais partie Michelle Gisin.
L'Obwaldienne garde d'excellents souvenirs de l'Engadine. C'est là qu'elle est montée pour la première fois sur un podium de Coupe du monde, lors d'un Team Event en 2016 avec Wendy Holdener, Daniel Yule et Reto Schmidiger. C'est là aussi qu'elle a décroché en février 2017 sa première médaille mondiale, l'argent en combiné derrière Holdener. C'est là enfin qu'elle a obtenu en décembre de la même année son premier podium de Coupe du monde en super-G.
/ATS