International

Xi Jinping célèbre l'anniversaire de la rétrocession de Hong Kong

01.07.2022 05h14

Xi loue la gouvernance de Hong Kong sous l'autorité de Pékin

"Après les tempêtes, Hong Kong renaît du feu et émerge avec une robuste vitalité", a affirmé Xi Jinping, à droite sur le cliché.

Photo: KEYSTONE/AP/Selim Chtayti

Le président chinois Xi Jinping a loué vendredi la gouvernance de Hong Kong depuis sa rétrocession à Pékin, dont il célébrait le 25e anniversaire. Il a salué une 'vraie démocratie', malgré la répression menée depuis deux ans contre la dissidence.

Lors d'une cérémonie, qui comprenait aussi la prestation de serment du nouveau chef de l'exécutif local, John Lee, M. Xi a pu souligner la mainmise du Parti communiste chinois sur la ville après la vague de manifestations pro-démocratie qui a embrasé la ville en 2019, incitant Pékin à y mener une stricte répression politique.

Dans son discours, que John Lee a qualifié 'd'inspirant', M. Xi a assuré que Pékin avait toujours agi 'pour le bien de Hong Kong'. 'Après la réunification avec la mère patrie, les habitants de Hong Kong sont devenus les maîtres de leur propre ville', a-t-il déclaré, assurant que la 'vraie démocratie' avait commencé à ce moment-là.

Emily Lau, ancienne membre de l'opposition du Conseil législatif, a rétorqué que 'la vraie démocratie n'a jamais commencé à Hong Kong - ni avant ni après 1997', ajoutant que la ville avait toutefois 'perdu des libertés'.

Première visite hors de Chine

Cette visite est le premier voyage du président chinois hors de Chine continentale depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle est aussi la première à Hong Kong depuis le mouvement pro-démocratie de 2019.

'Après toutes les tempêtes, tout le monde a douloureusement appris que Hong Kong ne peut pas tomber dans le chaos et que Hong Kong ne peut pas se permettre le chaos', a déclaré M. Xi. La ville 'doit se débarrasser de toutes les nuisances et se concentrer sur le développement'.

Cette journée marque aussi le mitan de la période de 50 ans de semi-autonomie, guidée par le principe 'un pays, deux systèmes', négociée entre Londres et Pékin. Jusqu'en 2019, le 1er juillet était l'occasion de faire la démonstration des libertés dont jouissait la cité, des milliers d'habitants défilant en marge des célébrations pour exprimer leurs revendications politiques et sociales.

Mais ce cortège, comme tout rassemblement, est interdit par la police depuis deux ans, officiellement pour raisons sanitaires et sécuritaires.

'Erosion de l'autonomie'

Selon les critiques du gouvernement, la loi sur la sécurité nationale imposée en 2020 par Pékin après les manifestations de 2019 a réduit à néant les libertés promises.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a d'ailleurs déploré jeudi l''érosion de l'autonomie' provoquée par cette loi dans le territoire. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a lui promis de ne pas 'abandonner' Hong Kong.

Selon le Quai d'Orsay, 'le bilan est aujourd'hui très préoccupant'. 'La multiplication des arrestations, des condamnations et des pressions exercées contre la société civile - notamment les journalistes - montre qu'il est fait un usage liberticide de la loi sur la sécurité nationale', a affirmé vendredi une porte-parole du ministère lors d'un point de presse électronique.

Des critiques ignorées par M. Xi, qui a salué vendredi le principe 'un pays, deux systèmes', comme 'un bon système' qui 'doit être maintenu à long terme'.

En circuit fermé

Les cérémonies ont été organisées dans un système en circuit fermé par mesure sanitaire. Les personnes qui se trouvent dans l'orbite de Xi pendant son voyage, y compris les plus hauts responsables du gouvernement, ont été invitées à limiter leurs contacts, à se soumettre à des tests PCR quotidiens et à passer les jours précédant la visite dans un hôtel de quarantaine.

Certaines parties de la ville ont été fermées et de nombreux journalistes ont été interdits d'accès aux événements prévus.

Les autorités ont pris des mesures pour éliminer toute source potentielle d'embarras pendant le séjour de Xi Jinping. La police de la sécurité nationale a arrêté au moins neuf personnes la semaine dernière.

/ATS